La liste des dédicaces serait trop longue. Chacun se reconnaîtra, je pense.
En fait la question serait plutôt l’inverse: pourquoi, “donation” a un “n” mais “donner” en a 2 ?
En effet a première vue on peut dire que ces 2 mots sont de la même famille !
On va d’ailleurs trouver en italien donazione et donare ou encore en espagnol donación et donar . Bref des mots ne comportant qu’un seul “n”.
D’ailleurs, une remarque du littré est intéressante à ce sujet:
1. Donner faisait jadis au subjonctif, que je doin, que tu doins, qu’il doint ; cette forme se trouve encore dans des auteurs du XVIIe siècle et même du XVIIIe :
“À tous époux Dieu doint pareille joie”, [La Fontaine, Diable.] “Dieu te doint pour guerdon de tes œuvres si saintes….” [Régnier, Sat. XII] “Or prions Dieu qu’il leur doint paradis”, [Rousseau J.-B. Épig. III, 24] Cette forme peut encore être employée dans le style épigrammatique, marotique.2. Donner faisait jadis au futur, je donrai, et, au conditionnel, je donrois. Régnier a encore cette forme : Mais de ce côté-là je leur donrois quittance, Sat. XII.
“Étant déjà failli de cœur, Qui me donra de la vigueur ?” [Rousseau J.-B. Stances relig.]
Mais la réponse, je ne l’ai pas trouvé dans les dictionnaires mais sur le site http://www.langue-francaise.org. Pas que je sois pro ou contre. Mais tout ce défend, et ce sont les seuls qui ont éclairé ma lanterne.
Ainsi, dans l’édition n°226 du dlf daté de fin 2007 un article intitulé “Ah ! ces doubles consonnes” essaie de faire le tri:
La présence des doubles consonnes n’est pas une fantaisie de la langue française mais une obligation liée aux règles de la phonétique qui est la propriété d’un peuple et non de grammairiens, qui sont obligés eux aussi de s’y soumettre. Elle ne peut être modifiée par des décrets, car elle est naturelle. En français, l’accent tonique est peu marqué, et se trouve sur la dernière syllabe des mots. Par ailleurs, le français a rendu muets certains “e” , en particulier tous les “e” terminaux. Un mot comme “homme” terminé par un “e” muet va donc voir son accent tonique reporté sur l’avant-dernière syllabe, le “o” , qui pour garder sa sonorité ouverte doit être suivi de deux “m” pour se prononcer comme “rhum” et non comme “heaume”. En revanche, lorsque la voyelle qui suit le “m” est tonique, on n’a plus besoin d’un deuxième “m” , d’où le latin “homo” , “hominem” , et le français “homicide” , “hominidé”, “hominien” , ainsi que “bonhomie”, “prud’homal”.(…)
Le verbe donner vient du latin donare; le deuxième “n”
n’est donc pas étymologique. Dans la conjugaison des
verbes du premier groupe, certaines formes sont terminées par un e muet : je donne, tu donnes, il donne, ils donnent; pour ouvrir le “o” dans ces formes, on a été obligé, phonétiquement et non malicieusement, de doubler le “n”.
Ensuite, pour des raisons d’homogénéité, on a conservé le double “n” dans toute la conjugaison. En revanche, les mots comme donation, donateur, donatrice, donataire,, tirés du latin donatio, donator, donatrix, n’ont qu’un “n” puisqu’il n’y a pas de e muet derrière lui. Quant à donneur , il s’agit d’un mot du moyen français formé directement sur le verbe
donner.
Alors, bien évidemment, si c’est une question de phonétique, il y en a qui sont plus avantagés que d’autres, la phonétique étant toujours plus proche du parler parisien que de celui des autres régions: on ne prononce pas “rose” de la même manière dans le nord et dans le sud et c’est toujours les parisiens qui prononcent comme dans le Larousse, c’est un fait.
Pour en savoir plus sur la prononciation du “o” (notamment): http://virga.org/cvf/o______1.php