Partie 1 – Partie 2
Je vous rappelle qu’hier nous avons pu voir un pot pourri orthographique du mot girafe . Et donc on peut aujourd’hui légitimement se poser cette question: si on ne sait pas comment cela s’écrit, peut-on quand même en deviner la bonne orthographe ?
La seule règle concernant la transcription du son [f] à l’écrit rappelle qu’en principe, étymologiquement,les mots comportant un ph viennent du grec (lettre phi ϕ) alors que ceux qui transcrivent le son [f] par la lettre f viennent du latin:
De là, je me suis dit que du coup girafe devait venir du latin. Or, pas du tout !
D’ailleurs on peut même se demander si girafe existait en latin parce que mes recherches ont donné des résultats étonnants:
Dans l’Olivetti (LE dictionnaire latin/français), le mot girafe est traduite… en grec (!) …
… comme on peut le voir dans le dico grec ci-dessous:
Et dans Google translate on a , pour girafe en latin: panthera… !
Bref, avec ça je n’étais pas bien avancé: girafe ne vient manifestement ni du latin, ni du grec.
Heureusement, le wikipédia a pu éclairé ma lanterne:
Le substantif féminin « girafe » est un emprunt à l’italien giraffa, lui-même emprunté à l’arabe zurāfa pour l’arabe classique zarāfa.
Et oui, on y pense rarement à cette étymologie arabe quand on dissèque la langue française !
NB: L’étymologie explique pourquoi on a un f et pas un ph, mais elle peut également expliquer pourquoi, à mon sens , l’on est tenté de mettre un ph au lieu d’un f lorsque l’on écrit girafe. En effet si on compare le nombre de mots, dans la langue française, transcrivants [rafe] par raphe (> grec) et celui des mots transcrivants [rafe] par rafe on se rend compte que l’on rencontre dans notre vie quotidienne plus de mots en raphe que de mots en rafe:
Image à la Une: Néolithique; gravure sur rocher dans le parc National Tassili N’Ajjer, Algérie, Sahara (autre vue: https://yooniqimages.com/images/detail/104437025/Creative/north-africa-sahara-algeria-tassili-najjer-national-park-tadrart-neolithic-rock-art-rock-engraving-of-a-giraffe)