Rappel: je cherche qui a bien pu dire:
“Ce que tu gardes pour toi est perdu à jamais, ce que tu partages est à toi pour toujours”
Hier j’ai écumé le web, sans résultat probant. J’ai en effet trouvé que Eric Emmanuel Schmidt a peut-être écrit dans son livre “Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran” une phrase approchante (je n’ai pas ce livre sous la main, je ne peux donc pas vérifier). Et que dans tous les cas cette phrase se trouve dans son scénario.
Le livre est paru en 2001. Le film est sortie en 2003. Et pourtant cette phrase paraît plus vieille. Et puis ce nest pas la phrase exacte sujet de l’article aujourd’hui que l’on trouve dans le film…
La logique veut donc qu’Eric Emmanuel Schmidt ait emprunté cette phrase à quelqu’un. Mais à qui ?
Puisque le web traditionnel ne m’a pas beaucoup aidé jusqu’à présent, je change de tactique : à moi Google Livre !
Et c’est reparti !
Ça commence mal… En cherchant la phrase exacte, non seulement je n’obtient que 5 résultats, mais en plus je me fait polluer par Google Web.
Je m’explique:
Tout d’abord, le 1er résultat renvoie vers un site web de citations dans lequel on retrouve une phrase approchante attribuée à Georges Ivanovitch Gurdjieff:
“Ce que tu donnes t’appartient, mais ce que tu gardes est perdu à jamais.”
ainsi que:
- une ligne “Plus sur cette citation de Georges Ivanovitch Gurdjieff issue de” sans précision,
- un lien vers la Recherche google livre : est-ce la raison pour laquelle il remonte dans le recherche ?
- une personne qui se pose la question “qui est à l’origine de cette citation”; bizarre cette question sur un site qui attribue cette citation a un auteur quand même…
A tout hasard je clique sur les mentions légales du site (oui j’aime cliquer…) et là, je tombe sur un dépôt à l’iddn dans lequel il est écrit:
“Quelques leurres (citations inventées) permettant de revendiquer notre travail d’auteur sur celles-ci au cas oů un utilisateur les exploiterait (vente, don, inclusion sur site web ou logiciel sans accord)”
Cette phrase est-elle un leurre ?
Mais peu importe.
Ensuite, Google Livre me renvoie aussi vers 4 livres… J’élimine d’office les 3 dont je n’ai jamais entendu parlé pendant ce marathon et je garde donc “Rencontre avec des hommes remarquables” Georges Ivanovitch Gurdjieff.
Et bien rien ! Google Livre fait remonter ce livre dans ses résultats alors qu’au final l’aperçu ne fait qu’une seule page, sur laquelle la phrase n’apparait pas…
Par acquis de conscience, j’ai cherché le livre ailleurs, je l’ai trouvé et je l’ai passé au crible. Rien de rien. Cette foutue phrase n’est pas dans ce livre.
Le livre est accessible en pdf sur:
Je ne peux donc pas dire que cette phrase, ni celle d’origine, n’est pas de lui mais je ne peux pas non plus les lui attribuer…
A moins, évidemment de lire tout ses ouvrages (je recopie le wikipédia):
- Trilogie All and Everything (Du tout et de tout)
– Récits de Belzébuth à son petit-fils (1950), éd. du Rocher, 1995, 1177 p., traduction du russe par Jeanne de Salzmann avec l’aide de Henri Tracol
– Rencontres avec des hommes remarquables (1960), éd. du Rocher, 2004, 374 p., traduction du russe. Cet ouvrage essentiellement « autobiographique » a été adapté au cinéma par Peter Brook (Rencontres avec des hommes remarquables) en 1978).
– La vie n’est réelle que lorsque « Je suis » (1974), éd. Stock, traduction de l’anglais (Life is real only then, when “I am” ) - Gurdjieff parle à ses élèves (1914, 1918, 1924), Éditions du Rocher, 2003, 358 p. Views from the Real World, 1973
- L’Annonciateur du bien à venir (1933), éd. l’Originel, 2001, 98 p., traduction de l’anglais (The Herald of Coming Good), par Serge Troude
Ce que je ne ferai pas, en tout cas dans l’immédiat.
Au passage, on peut télécharger “Récits de Belzébuth à son petit-fils” sur le site histoireebook.com: Tome 1 et tome 2.
Et… je prévois une partie 3… affaire à suivre !