Et voilà que je tombe sur 2 courses à l’échalote dans la même semaine:
En fouillant un peu sur l’expression, je suis finalement restée scotchée sur Alice au Pays des merveilles:
- le manuscrit d’origine (1862-1864) ne comportait pas de “course à l’échalote”: cf p 24 et suivantes (le chapitre 2 est “équivalent” au chapitre 3 actuel) et notamment p 28
“I only meant to say,” said the Dodo in a rather offended tone, “that I know of a house near here, where we could get the young Lady and the rest of the party dried, and then we could listen comfortably to the story which I think you were good enough to promise to tell us,” bowing gravely to the mouse.
- le roman imprimé de 1965 comporte un chapitre 3 intitulé “A caucus-race and a long tale”:
Et en P32 du roman on a bien:
“What I was going to say”, said the Dodo in an offended tone, “was, that the best thing to get us dry would be a Caucus-race”.
- La première traduction française par Henri Bué, également de 1869 intitule son chapitre 3: “la course cocasse”
avec “l’approbation” de Lewis Caroll:
- visiblement il a fallu attendre 1984 et la traduction de Philippe Rouard pour que le chapitre s’intitule “une course à l’échalote et une longue histoire”:
“les traductions antérieures avaient « Course au caucus » chez Jacques Papy et « Course à la Comitarde » chez Henri Parisot [pour traduire « Caucus-Race »]”
=> pour en savoir plus sur l’expression de course à l’échalote (expression médiatisée en 1975 par la sortie du film de Claude Zidi “La course à l’échalote”)
=> pour en savoir plus sur l’expression caucus-race
La conclusion: une citation (corrigée) du wikipédia:
“The Caucus-Race, décrite en 1865 par Lewis Carroll dans Alice au Pays des Merveilles était déjà symptomatique du désordre généré par les caucus : organisée par un dodo, sans organisation aucune, chaque animal remporte finalement un prix. Les mauvaises langues disent que Lewis Carroll, lors de l’écriture de ce passage, voulait dénoncer le manque de clarté des systèmes d’organisation politique prévalant dans les pays du Commonwealth.”