Pouce ! La suite – part. 1 –

Dans mon précédent post intitulé “Pouce !”, j’ai écris:

Donc, le « pouce ! » serait un dérivé de la demande de grâce du gladiateur, qui espérait de la part des spectateurs le pouce tourné vers la terre.

Ok… Mais c’est quand même marrant de constater que finalement aujourd’hui (et depuis au moins le 19ème siècle finalement), le geste a changé diamétralement de sens: le pouce en l’air pour la « grâce » !

Suite au commentaire de MS concernant le précédent article sur le pouce,  que je me permets de recopier ici:

Chers petits pois,
Quand vous aurez lu http://www.histoire-fr.com/mensonges_histoire_pollice_verso.htm
vous comprendrez que vous n’êtes pas sortis d’affaire.
Bon courage!

voilà quelques recherches supplémentaires… faut pas chercher Lpp…

Parce que citer Juvénal, c’est bien, savoir exactement ce qu’il a voulu dire, c’est mieux.

Et le problème est bien là: qu’à voulu dire Juvenal  dans sa satyre III:

Quondam hi cornicines, et municipalis arenae
Perpetui comites, notaeque per oppida buccae,
Munera nunc edunt, et verso pollice vulgi,
Quemlibet, occidunt populariter: indè reversi
Conducunt forcias.

 

Du coup je suis allée chercher des traductions du texte par des latinistes:  j’ai trouvé 2 écoles dans la traduction mais 2 points de vu plutôt ressemblants:

En 1825, M. V. Fabre de Narbonne traduit trop très simplement, en vers:

Du cornet des Tritons leur trompette rivale,
Jadis, de cirque en cirque, annonçait les combats;
Ces héraut ambulans, devenus magistrats,
Vont présider aux jeux sur un char magnifique,
Prêts à sacrifier à la faveur publique
L’athlète que condamne un funeste signal

mais ajoute une note:

Verso pollice. Le peuple ne faisait que montrer la main pliée avec le pouce sous les doigts pour indiquer qu’il accordait la grâce au gladiateur vaincu; pour le faire tuer il suffisait que le peuple montrât la main avec le pouce levé. Horace rappelle cette coutume dans ces vers. Fautor utrumque tuum laudabit pollice ludum.

Quelques années plus tard, en 1839, sous la direction  le M. Nisard, on trouve, en prose cette fois:

Ces gens autrefois joueurs de cor, éternel cortège des arènes de province, connus pour emboucher la trompette au sein des amphithéâtres, donnent aujourd’hui des spectacles: au pouce levé de la multitude, ils égorgent, pour lui plaire, le premier gladiateur.

Ainsi qu’un note:

Au pouce levé: Le gladiateur qui manquait de grâce en tombant sous les coups de son adversaire, ou qui ne faisait pas une résistance capable d’intéresser les spectateurs, était inhumainement sacrifié sous les yeux même de la multitude. Le pouce levé et dirigé vers lui, tel était, de la part des spectateurs, son arrêt de mort, arrêt qu’osait prononcer même la vierge modeste. Prudent., de Vestal: Pectus jacentis Virgo modesta jubet, converso pollice, rumpi.

Maintenant la question est: sur quoi s’appuyait on au 19ème siècle pour rédiger de telles notes ?

Je veux dire verso pollice ça veut littéralement dire “pouce tourné”, et nulle part j’ai pu lire chez les auteurs latin une indication de direction (tourné vers où ?).